Développement durable 2022-2023

RAPPORT D’ACTIVITÉS DÉVELOPPEMENT DURABLE 2022-2023

Baliser notre trajectoire Face aux défis sociétaux actuels, de nouveaux projets de société se dessinent qui articulent contrat écologique, sobriété technologique, justice sociale, solidarité, approfondissement démocratique et bien-vivre partagé. L’ULiège reconnaît le rôle qu’elle a à jouer dans la définition d’un futur désirable et dans la participation active à sa construction. Soucieuse de réellement contribuer à « rétablir la viabilité de la planète par la mise en œuvre des objectifs du développement durable » (Jouzel & Abaddie, 2022), notre Université est appelée à emprunter une trajectoire de transition qui traverse toutes ses composantes. Le rapport annuel « Développement durable » témoigne de l’extraordinaire dynamisme dont ont encore fait preuve les membres de notre Université au cours de l’année écoulée. Les initiatives et les efforts mis en lumière dans ce rapport ont été portés par nos facultés, nos chercheurs, nos enseignants, nos étudiants, nos administrations et nos instances dédiées au développement durable, à la transition ou à des enjeux plus spécifiques (cellule institutionnelle DD, conseil du DD, Green Office, conseil égalité et genre, groupe de travail numérique responsable). L’ULiège est déjà en transition et c’est déjà l’affaire de tous. Il convient maintenant de mieux baliser cette trajectoire pour en assurer plus de cohérence et d’efficacité institutionnelle. Notre plan stratégique (2022-2026) énonce très clairement certaines balises. Tout d’abord, il reprend explicitement cette ambition de transition et en décline la trajectoire dans l’exercice de nos missions (enseignement, recherche, services à la communauté) : soutien à la recherche transdisciplinaire, poursuite d’une politique d’open science, transformation de nos programmes de formation autour des enjeux de transition, création d’un cours obligatoire « durabilité et transition » pour tous nos programmes de bachelier, développement du service learning (apprentissage par l’expérience et l’action au service de la communauté et des acteurs de la transition), création de lieux de partage et de co-production des connaissances avec la Cité en mobilisant les courroies de transmission qui relient l’Université à son environnement. Le plan stratégique exprime ensuite la volonté de l’ULiège d’accélérer la transformation de ses campus en véritables laboratoires de la transition. En bonne intelligence avec ses propres travaux de recherche, l’ULiège s’engage dès lors à poser des choix organisationnels qui favorisent le bien-être des membres de sa communauté, améliorent les dispositifs d’inclusion et renforcent les mesures de lutte contre les discriminations et les violences, réduisent notre empreinte environnementale et permettent d’expérimenter sur nos sites de nouvelles manières de se déplacer, de se nourrir, de consommer, de se financer, d’utiliser le numérique, de travailler et d’étudier davantage en phase avec les enjeux contemporains. Enfin, le plan stratégique associe l’ensemble de la communauté universitaire aux dynamiques de transformations attendues. En favorisant une gouvernance participative et transparente, l’ULiège fait le pari d’un double mouvement : d’une part, elle entend respecter et soutenir les initiatives autonomes (au niveau des facultés et des groupements), d’autre part elle veille à rendre visible, coordonner et intégrer le tout. Avec le récent soutien de l’ARES, l’ULiège s’attèle maintenant à traduire les balises de son plan stratégique en véritable « feuille de route » de la transition vers plus de durabilité. Une sustainability officer a d’ailleurs été recrutée cette année et veille – entre autres – à doter notre institution d’un outil de pilotage de cette transition, qui nous permette en interne de suivre et d’affiner notre trajectoire, mais aussi de signaler à notre communauté et aux observateurs externes nos engagements et réalisations. En écho à cette impulsion donnée par notre équipe rectorale depuis un an, le classement international QS Sustainability Ranking qui évalue à travers le monde la réponse de 1403 universités aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance vient d’attribuer à l’ULiège la première place en Fédération Wallonie-Bruxelles, la deuxième place en Belgique et la 148e place au niveau mondial. Ce classement nous envoie un excellent signal. Il nous rappelle – si besoin en était - que la légitimité d’une université passera désormais aussi par ses performances en matière de transition et de contribution à un futur souhaitable. Cette reconnaissance internationale de l’ULiège nous conforte dans notre démarche et nous encourage à poursuivre dans ce sens avec conviction et détermination. Anne-Sophie Nyssen Rectrice Sybille Mertens Conseillère de la Rectrice à la transition sociale et environnementale 2 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

Sommaire 4 TABLEAU DE BORD 2022-2023 DU DÉVELOPPEMENT DURABLE P. 44 5 ORGANES DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE P. 49 3 ENSEIGNEMENT, RECHERCHE ET INITIATIVES DANS LES FACULTÉS P. 29 1 OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L’ONU 2 CAMPUS DURABLES 6 PARTENARIATS P. 6 P. 50 P. 4 3 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

1 Objectifs de développement durable OBJECTIF 1. Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde. OBJECTIF 2. Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable. OBJECTIF 3. Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges. OBJECTIF 4. Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie. OBJECTIF 5. Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles. OBJECTIF 6. Garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable. OBJECTIF 7. Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût raisonnable. OBJECTIF 8. Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous. 4 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

OBJECTIF 9. Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation. OBJECTIF 10. Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre. OBJECTIF 11. Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables. OBJECTIF 12. Établir des modes de consommation et de production durables. OBJECTIF 13. Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions. OBJECTIF 14. Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable. OBJECTIF 15. Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable et mettre fin à l’appauvrissement de la diversité. OBJECTIF 16. Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable. OBJECTIF 17. Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement et le revitaliser. En 2015, les membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) adoptaient l’Agenda 2030. Cet agenda définit 17 grands objectifs de développement durable (ODD, voir ci-dessous), ventilés en 169 cibles plus spécifiques. Ils visent à affronter l’urgence des défis mondiaux dans les domaines sociaux, environnementaux et économiques. Cet agenda s’ancre profondément dans la lutte contre les inégalités, le bien-être des populations et la protection de l’environnement dans son acception la plus étendue. À la suite des États, les institutions, les collectivités, les organisations privées et publiques se sont largement approprié les 17 ODD, ce qui influence l’analyse et l’orientation de leurs politiques en faveur du développement durable. Les universités jouent un rôle majeur dans l’atteinte de ces grands objectifs ; tant au travers de la recherche que de l’enseignement et des services à la communauté. Elles sont nombreuses à assumer cette responsabilité et à s’engager pour améliorer la compréhension des enjeux du développement durable, développer les compétences nécessaires à la mise en œuvre de solutions concrètes, renforcer la recherche et l’innovation en lien avec ces défis sociétaux, renforcer les collaborations locales et internationales en faveur des ODD. Elles tentent en cohérence d’agir durablement en faveur de la transition dans toutes les opérations internes. Ce rapport du développement durable met en exergue la contribution de l’ULiège à ces enjeux globaux. Il référence systématiquement les 17 ODD auxquels renvoient ces actions. 5 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

6 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

2 Campus durables 2.1. Objectif Rénovation 2.2. Un soutien continu et engagé à la mobilité active 2.3. Sobriété des voyages à l’international 2.4. Égalité des genres : passer à l’action 2.5. Numérique responsable ULiège 2.6. Une administration au service d’une université durable 2.7. Les actions du Green Office 2.8. Une première édition prometteuse de l’appel à projets développement durable 2.9. Gembloux Campus Durable, pour un campus engagé et soutenable 2.10. Une année d’accélération pour le S’Lab de HEC Liège 7 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

2.1 Objectif Rénovation Dans les Objectifs de Développement Durable fixés par l’ONU figure en bonne place la diminution de notre consommation d’énergie, et celle-ci passe naturellement par une meilleure isolation des bâtiments. Or, la construction du campus du Sart Tilman a débuté dans les années 1960, « une époque où l’isolation était peu voire pas du tout prise en compte lors de la construction », révèle Rudi Cloots, Conseiller de la Rectrice aux Infrastructures. Cinq bâtiments ont donc été identifiés comme étant particulièrement énergivores nécessitant d’être rénovés. Car si l’on envisage la totalité du cycle de vie d’un édifice, sa rénovation énergétique est préférable à sa démolition, à la fois en termes d’impacts énergétiques et environnementaux. À ce titre, les critères imposés par l’UE sont particulièrement stricts. « Les travaux doivent permettre de générer au moins 30 % d’économie d’énergie primaire et respecter des normes draconiennes en termes environnementaux », souligne Anne-Françoise Marique, directrice de l’Administration des Ressources Immobilières. Ces normes dites DNSH, pour Do Not Significantly Harm, littéralement « ne pas endommager significativement » doivent permettre de causer le minimum de préjudice à l’environnement. « Les travaux, mais également le bâtiment lui-même après sa rénovation, doivent émettre le minimum de gaz à effet de serre, que ce soit via l’électricité ou le chauffage, et ne doivent pas émettre de polluants », détaille Rudi Cloots. « La biodiversité doit être préservée, tout comme les ressources aquatiques. Les eaux usées doivent donc être traitées de façon adéquate. Enfin, les matériaux de construction doivent s’inscrire dans les principes de l’économie circulaire et par conséquent les déchets de chantiers doivent être intégrés dans des filières de récupération et de recyclage. » Pour chaque rénovation, les bâtiments seront en outre équipés de compteurs qui permettent de mesurer les consommations en temps réel. « L’ULiège dispose d’une Cellule Énergie qui réalise un suivi très fin des consommations, ce qui permet d’intervenir rapidement en cas de décalage par rapport aux chiffres attendus, et cela a une incidence très positive sur notre consommation d’énergie », indique Anne-Françoise Marique. Suite à la crise de la COVID-19, l’Union européenne a mis sur la table un plan de relance visant à stimuler l’économie tout en luttant contre le réchauffement climatique. Dans ce cadre, l’Université de Liège bénéficie de fonds attribués à la Fédération Wallonie-Bruxelles pour la rénovation énergétique de ses bâtiments. Rudi Cloots Conseiller de la Rectrice aux Infrastructures 8 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

DES OBJECTIFS SUPPLÉMENTAIRES En plus des objectifs fixés par l’UE, L’ULiège souhaite que chaque rénovation maximise la réutilisation des matériaux. « Les bâtiments retenus sont représentatifs de l’architecture moderniste des années 1960 et 1970, et certaines techniques de rénovation seront donc communes aux différents ouvrages », ajoute Anne‑Françoise Marique. Et comme le développement durable ne concerne pas seulement l’utilisation de l’énergie, l’Université souhaite également que les rénovations s’ancrent dans un territoire local respectant à la fois les personnes et l’environnement. « Cela implique deux choses », énumère Rudi Cloots. « Tout d’abord, tous les entrepreneurs travaillant avec l’ULiège doivent respecter des critères anti-dumping social. Ensuite, leurs cahiers des charges doivent intégrer l’utilisation de matériaux durables, en circuit court quand cela est possible. » Enfin, l’ULiège s’est également fixé des objectifs d’innovation, en faisant appel aux chercheurs de l’Université. « Ce sont des défis que l’on s’impose et qui ne figurent pas dans les critères de l’UE », pointe Rudi Cloots. « L’un des exemples consisterait, dans les bâtiments sensibles à la surchauffe, en des vitrages électrochromes, c’est-à-dire qui ont une capacité à filtrer les infrarouges en été et à les laisser passer l’hiver. Naturellement, tout cela est complexe, cela prendra sans doute la forme de petits prototypes, intégrés aux infrastructures existantes, dans une optique de développement futur. » LES BÂTIMENTS CONCERNÉS PAR LA RÉNOVATION Premier bâtiment construit sur le campus, le magasin à livres de l’architecte Vandenhove (bât. B34) va enfin bénéficier d’une nouvelle jeunesse. « Tout l’enjeu de cette rénovation est d’atteindre des performances énergétiques ambitieuses sans trahir l’architecture d’origine », précise Anne-Françoise Marique. « Malheureusement, le bâtiment est très excentré et il ne peut être relié au réseau de chaleur. Nous allons donc remplacer la chaudière au mazout par une chaudière à pellets de bois, ce qui devrait considérablement améliorer son bilan énergétique. » Les rénovations de la bibliothèque et du Décanat de la Faculté des Sciences (bât. B6b), ainsi que du bâtiment de physique nucléaire (bât. B15), pour sa partie bureau, sont également sur les rails. « L’un des gros enjeux du chantier va consister à procéder aux rénovations tout en garantissant l’accès aux étudiants, étudiantes et membres de l’Université », remarque Anne-Françoise Marique. « Cela constitue un challenge important, car il est prévu de modifier l’organisation des lieux pour rationaliser et optimiser les espaces, notamment les salles de réunion, pour de meilleures performances énergétiques. » Les amphithéâtres, situés sur le site du 20-Août, font également partie du projet : « En plus des rénovations énergétiques, les amphithéâtres doivent bénéficier d’un système de ventilation qui respecte les nouvelles normes du Règlement Général sur la Protection du Travail, en garantissant aux étudiants un air de qualité ». Enfin, la ferme expérimentale de la Faculté de Médecine Vétérinaire doit être entièrement rénovée pour accueillir un centre d’aquaculture. « À terme, le bâtiment deviendra une plateforme interuniversitaire et interdisciplinaire, autour de la thématique des organismes aquatiques d’eau douce », détaille Anne‑Françoise Marique. D’un budget total de 27 millions d’euros, le projet global de rénovation a débuté, pour les premiers ouvrages, en septembre 2023. Anne-Françoise Marique Directrice de l’Administration des Ressources Immobilières 9 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

2.2 Un soutien continu et engagé à la mobilité active CRÉER UNE COMMUNAUTÉ Pour les déplacements vers et sur les campus de l’ULiège, à pied, à vélo ou en transports en commun, toutes les informations utiles (parkings sécurisés, douches, itinéraires, incitants, etc.) se trouvent sur My Mobility, l’intranet de la cellule Urbanisme et Mobilité. La cellule s’est également dotée d’un groupe Facebook, un espace d’échanges, d’astuces et de bons plans « par et pour » la communauté universitaire et d’un groupe Teams « ULiège, j’y vais à vélo » permettant de partager des informations, mais également de faire des suggestions ou des signalements. AMÉLIORER LES ACCÈS PIÉTONS : BAROMÈTRE PIÉTON ET MARCHE EXPLORATOIRE Pour la première fois en Belgique, un baromètre piéton a été organisé en février 2023. L’instigateur en a été l’ULiège qui souhaitait évaluer le potentiel piétonnier de tous ses campus. Le nombre élevé de répondants pour cette enquête (près de 1800) montre l’intérêt des usagers pour cette thématique. L’initiative a permis de récolter des informations sur les comportements des piétons, de confirmer des tendances, d’évaluer des besoins et des souhaits, et d’identifier les freins ou difficultés auxquels est confrontée la marchabilité (manque d’accessibilité, éclairage insécurisant ressenti en particulier par les femmes, signalisation lacunaire, revêtement problématique…) et de répondre à la volonté des autorités de l’Université d’aller à la rencontre des piétons. La note globale issue de cette enquête de satisfaction équivaut à un B (sur une échelle allant de A+ à G) pour les sites de l’ULiège, ce qui peut se traduire par un niveau favorable de marchabilité. En complément à cette enquête, des marches exploratoires ont été organisées avec des usagers-témoins afin d’évaluer quelles solutions proposer pour pallier les points noirs de la marchabilité (tels que l’absence de trottoirs sur certains segments). Les résultats prometteurs de cette étude attestent de l’efficacité et de la pertinence de la forte politique de transfert modal menée par l’ULiège depuis quelques années et encouragent à poursuivre dans cette voie. Afin de soutenir la transition vers une mobilité plus durable, la Cellule urbanisme et mobilité de l’ULiège mène une série d’initiatives visant à anticiper les besoins des usagers et à accompagner les tendances de mobilité durable en développant de nombreux projets et contacts dans le cadre de la politique de mobilité adoptée en février 2020. Uliège Arlon Gembloux Liège Sart Tilman Liège centre-ville Appréciation des conditions de marchabilité 1 Très mauvaises 234567Très bonnes 10 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

AMÉLIORER LE CONFORT DES CYCLISTES POUR FAVORISER LA MOBILITÉ CYCLABLE Pour soutenir le développement de la pratique du vélo dans la mobilité interne de la communauté universitaire, l’ULiège s’attelle à déployer une infrastructure adaptée sur ses campus. Ainsi, conformément au Plan cyclable de l’ULiège adopté en 2020, les autorités universitaires ont décidé de compléter le réseau cyclable existant par de nouvelles liaisons. En 2023, un marché de travaux a ainsi été attribué pour l’aménagement de 10 nouveaux tronçons situés dans la zone nord du Sart Tilman qui permettront de finaliser la connexion avec le réseau actuel et rendre ce dernier continu. En complément des aménagements cyclables, le campus du Sart Tilman s’est également doté à l’automne 2023 de plus de 200 nouveaux stationnements vélos sécurisés (avec accès par badge, présence de caméras et éclairage adapté) pour les étudiantes, étudiants et membres du personnel, répartis en dix abris extérieurs et locaux aménagés au sein de bâtiments. Dans le même temps, de nouveaux espaces de douches et de vestiaires ont été installés. L’Université a investi près de 1,5 million d’euros sur fonds propres dans ces aménagements sur le campus du Sart Tilman. OPTIMISATION DE LA LOCALISATION DES SALLES DE COURS Autre moyen d’agir sur la mobilité, optimiser la localisation des salles de cours pour réduire la demande et éviter ainsi le transfert d’un site à l’autre de grandes populations d’étudiants pour assister à un cours. Faisant suite aux enquêtes de mobilité qui ont mis en avant la difficulté qu’ils et elles rencontraient à se déplacer sur différents sites pour assister à temps à leur cours, une étude exploratoire de simulation a été menée pour confronter la fréquentation des cours et la localisation des salles. Grâce au service de gestion des salles, il a été possible de réallouer des auditoires dès la rentrée 2023 pour une vingtaine de cours et ainsi réduire les déplacements hebdomadaires de plusieurs centaines d’étudiants. "S "S "S "S "S "S "S "S "S "S "S "S Limite quartiers Abris/ Locaux/ Couvertures d'arceaux existants à réaliser "S Abri "S Couverture "S Local "S Parking Pierre Duysinx Vice-Recteur à la Mobilité et à l’International 11 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

2.3 Sobriété des voyages à l’international Inhérents aux activités universitaires, les voyages internationaux impliquent souvent le recours à l’avion. Or, l’industrie de l’aviation présente des facteurs élevés d’émission de gaz à effet de serre et est en croissance structurelle (avec une augmentation mondiale prévue de 3,7% par an1). Une part de ces émissions ne peut être évitée, mais l’urgence de la transition écologique renforce la nécessité d’une mobilité sobre et responsable. Dans une volonté de réduire son empreinte carbone et de s’orienter vers les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050, l’ULiège a adopté une politique environnementale des voyages internationaux, entrée en vigueur le 1er avril 2022. La politique vise à sensibiliser les membres de la communauté universitaire, à leur proposer des alternatives numériques aux déplacements et enfin à limiter le recours à l’avion. 1 https://theicct.org/global-aviation-airline-traffic-jan22/ https://www.icao.int/sustainability/Documents/Post-COVID-19%20forecasts%20scenarios%20tables.pdf 2 Au départ des villes belges ou limitrophes, les trajets en avion sont donc interdits vers les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Allemagne, le nord et le centre de la France, le sud de l’Angleterre 3 Vers le sud de la France, le centre de l’Angleterre, la Suisse et l’Autriche MESURES DE LA POLITIQUE Afin de rendre possible la participation virtuelle à des événements scientifiques et d’éviter ainsi les déplacements dispensables, l’ULiège a déployé un réseau de salles équipées avec du matériel de pointe pour la visioconférence. Lorsque le voyage est indispensable, l’usage du train est désormais obligatoire vers les destinations vertes (accessibles en moins de 6 heures2) et fortement conseillé pour les destinations oranges (accessibles en moins de 8 heures3) ou vers des hubs aéroportuaires accessibles en moins de 6 heures (pour les vols avec escales). Cette mesure est soutenue par la possibilité de voyager désormais en 1re classe en train, qu’il s’agisse de trajets nationaux ou à l’international. Alors que sa politique institutionnelle ambitionne de développer l’internationalisation de ses activités, l’Université, consciente de l’impact de voyages en avion sur les émissions de GES, a stratégiquement décidé de mener en parallèle une politique de déplacements responsables à l’étranger. L’analyse des voyages effectués par les membres du personnel ces dernières années montre à la fois un changement des habitudes de la communauté universitaire et une efficacité de la mesure institutionnelle. Destinations situées à moins de 6h en train Destinations à moins de 8h en train Destinations au-delà de 8h 12 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

UNE MOBILITÉ DE PLUS EN PLUS RESPONSABLE La Cellule institutionnelle du Développement Durable (CiDD) de l’ULiège a analysé l’évolution de la mobilité du personnel en comparant les données de 2019 à celles de 2022 et 2023. Cette étude a mis en évidence une très nette diminution (supérieure à 25 %) du nombre total de kms parcourus en avion. Par ailleurs, en 2022, on observe une diminution de près de la moitié des trajets en avion Bruxelles-Berlin et de 2/3 pour les trajets Bruxelles-Lyon. Quant aux trajets Bruxelles-Munich en avion, ceux-ci ont quasiment été supprimés. Bien entendu, les raisons de cette baisse sont multifactorielles. Début 2022, peu de colloques étaient organisés du fait de la reprise post-covid. L’augmentation des coûts de transport liée à l’inflation a également probablement contribué à freiner les voyages. Et enfin, la digitalisation qui permet de mener des réunions en virtuel peut aussi expliquer la réduction des déplacements. Sophie Blain, Sustainability Officer ULiège ajoute : « malgré l’internationalisation des activités de l’Université, on note que le nombre de kms parcourus en avion lié aux activités universitaires diminue. Qu’il s’agisse de l’impact de la politique ou de l’évolution des comportements : le bilan global est positif ». Ces résultats sont donc très encourageants. Il semblerait bien, à l’analyse des résultats, que le personnel de l’ULiège s’engage vers plus de sobriété dans sa mobilité en général et à l’étranger en particulier. Les premiers résultats de cette analyse sont indéniablement source de motivation à poursuivre dans cette voie.  EST-IL NÉCESSAIRE OU UTILE DE ME RENDRE SUR PLACE ? Pour en savoir plus :  JE FAVORISE LA PARTICIPATION VIRTUELLE Si je voyage en groupe, je peux opter pour la voiture.  Je prends le train en première classe Je privilégie le train à l’avion lorsque c’est possible J’envisage le train lorsque c’est possible  LA DURÉE DU VOYAGE EN TRAIN DEPUIS LE LIEU DE DÉPART JUSQU'À LA DESTINATION EST DE JE SUIS INVITÉ.E À COMPENSER LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE GÉNÉRÉES PAR MES DÉPLACEMENTS Moins de 6h en train Entre 6 et 8h en train Plus de 8h en train WWW.DURABLE.ULIEGE.BE/TRAJETS-INTERNATIONAUX Je suis invité·e à une activité à l’étranger Non Je peux y participer à distance Oui Je dois être présent·e → Outil d’aide à la décision de voyager et au mode de transport le plus adapté. 13 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

2.4 Égalité des genres : passer à l’action L’ULiège s’est engagée à suivre les Objectifs de Développement Durable définis par l’ONU. Florence Caeymaex, Conseillère de la Rectrice à l’Éthique et aux Politiques d’égalité, rappelle qu’« un développement qui se ferait au détriment des femmes et d’autres minorités de genre au sens large n’est pas un développement durable. » Avec toutes les forces vives souhaitant s’engager sur ces questions, la Conseillère a donc proposé au C.A. de l’Université de se doter d’un organe « participatif » : le Conseil Genre et égalité a vu le jour en octobre 2022. Le Conseil a publié en mai 2023 un plan d’action très concret, série de propositions faites à l’Institution et visant à rendre l’ULiège plus égalitaire. Il est basé sur plusieurs constats, dont le premier est que l’égalité de genre est avant tout une question de justice et que son absence retentit sur la production de connaissances. « Les scientifiques travaillent à partir de modèles qui vont mettre en évidence certains aspects du réel et en négliger d’autres. Ils peuvent alors comporter des biais, c’est-à-dire des choix inconscients liés aux expériences sociales spécifiques des chercheuses et chercheurs. Ainsi, le fait d’être un homme amène à intégrer des aspects de la réalité et pas d’autres, qui peuvent, eux, avoir de l’importance depuis le point de vue d’une femme ou d’une personne racisée, et créer un déséquilibre. Il est donc très important d’avoir conscience des limites de ces modèles et la mixité est cruciale pour le faire. » Cette position du Conseil Genre et Égalité recommande donc en premier lieu de récolter des statistiques sur ces enjeux. « Les chiffres sont importants, car ils permettent d’objectiver une réalité. Par exemple, malgré un nombre légèrement supérieur de filles à l’entrée de l’Université, le masculin est surreprésenté à mesure que l’on avance dans les carrières, surtout au niveau du plus haut grade académique. Les chiffres montrent donc qu’il existe bien des obstacles à la présence des femmes dans ces carrières. » UN ÉQUILIBRE DE VIE Si la société connaît des changements en ce domaine, « la charge familiale reste encore majoritairement la responsabilité des femmes. » Le plan d’action recommande donc une série de mesures afin que la maternité ne porte plus préjudice à leurs carrières, en prolongeant par exemple automatiquement les contrats de recherche en cas de grossesse, en installant davantage de locaux d’allaitement, et via des campagnes d’information à propos des droits et des risques liés à la maternité, à destination des responsables de services. « Cela passe aussi par des mesures organisationnelles, comme éviter de placer des réunions en fin d’après-midi pour ne pas pénaliser les femmes qui gèrent encore l’organisation familiale. » Une réflexion sur le travail à distance est également sur la table, ainsi que sur la création d’une crèche. « Plusieurs pistes sont à explorer sur ce sujet, afin de prendre en compte la diversité de la communauté de l’ULiège et le défi que représentent les différents campus. » Nommer les choses, c’est les faire exister. En publiant la position du Conseil Genre et Égalité, l’Université de Liège avance vers une politique explicite d’égalité de genre au sens le plus large, incluant les personnes LGBTQIA+. Car l’égalité de genres est un droit fondamental. 14 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

L’IMPORTANCE DE LA MIXITÉ Les structures de décision et les postes académiques doivent atteindre une mixité raisonnable, qui tienne compte de la réalité du terrain. « Afin de rendre l’Université plus accueillante, nous devons transformer nos milieux en changeant nos attitudes. Cela signifie aussi que les hommes doivent cesser d’adopter des comportements pouvant être perçus comme intimidants ou harcelants ; il y a aussi les éléments banals et quotidiens, par exemple les commentaires sur la coiffure ou les vêtements. » Mais les institutions ont elles-mêmes des leviers à leur disposition. Ainsi, la mesure cascade permet à l’ULiège de soutenir une transformation en cours dans la répartition genrée du monde académique. « Elle consiste, par exemple lors d’une campagne de promotion, à prendre en considération le ratio hommefemme à l’échelon N pour que ce ratio soit identique à l’échelon N+1. Une fois la mixité atteinte dans un milieu, sa transformation est beaucoup plus rapide, car les minorités ont plus de poids. » Cette dernière mesure implique un changement important de mentalité de la culture scientifique à l’Université. « Nous devons donner davantage de poids à l’évaluation qualitative, qui va à l’encontre du recours massif à des critères quantitatifs actuellement en usage et qui n’évaluent la recherche qu’à l’aune de critères bibliométriques. Cela nuit à la carrière des personnes pouvant avoir des interruptions de carrière comme les femmes – ou, il faut le noter, toute personne, homme ou femme, qui serait amenée à connaître une maladie de longue durée ou l’accompagnement d’une personne dépendante ». PLUS DE PLACE AU GENRE En plus de favoriser les parcours professionnels, il est également important de laisser plus de place à un enseignement et une recherche intersectionnels. Et pour que davantage de travaux de mémoire et de thèse soient consacrés à ces questions, il est important que le corps professoral y soit lui-même sensibilisé. « Nous touchons là à un chantier important qui est celui de l’interdisciplinarité. Nous devons à tout prix encourager les échanges entre les sciences humaines et sociales et les autres sciences, dites « dures ». Car ils nourriront les réponses aux transitions actuelles qui s’imposent à nous. Par exemple, cela implique d’intégrer une dimension de sciences sociales dans un mémoire d’informatique, ou vice-versa. Et ce faisant, nous réduirons d’autant les biais qui peuvent exister dans les productions scientifiques. » Enfin, l’Université doit agir pour l’éradication des violences de genre, en commençant par s’engager clairement à reconnaître qu’elles existent et à déclarer qu’elles sont inadmissibles. « Nommer les choses, par exemple à travers une charte, possède un pouvoir puissant, car plus personne ne pourra dire ne pas savoir. Cela permettrait de consolider et de visibiliser l’action des services chargés d’aider les personnes et les mesures adoptées par l’Institution, car elles existent. Enfin, cela donnerait plus de légitimité aux victimes de ces violences qui hésitent souvent à en parler et à chercher l’aide adéquate. Agir contre la violence est une obligation morale de l’Université ; s’abstenir de le faire contribue à la perpétuation de ces violences. » Le pire ce n’est pas les remarques les pressions le malaise l’humiliation c’est que personne ne réagit. L’ULiège s’engage How about not mentioning my legs my dress my chest my walk and talking about my research instead? L’ULiège s’engage Une femme on lui parle de ses enfants. Un homme on lui parle de ses projets. L’ULiège s’engage L’ULiège Si vos blagues sexistes sont trop lourdes pour prendre cet ascenseur prière d’emprunter l’escalier. L’ULiège s’engage Il se sentait très fort tout puissant irréprochable dans son droit avant qu’un·e collègue lui demande d’arrêter. L’ULiège s’engage Il semblait impossible de faire cesser ses intimidations humiliations blagues homophobes remarques déplacées. Mais il a suffi qu’un·e collègue intervienne. L’ULiège s’engage Parfois sourire être sympa porter une robe être une femme est un comportement à risque. L’ULiège s’engage Vos blagues racistes sont insupportables dégradantes méprisantes humiliantes même si je souris. L’ULiège s’engage The worst thing is not the remarks the pressures the discomfort the humiliation is that no one reacts. L’ULiège s’engage It felt impossible to stop the intimidation humiliation homophobic jokes inappropriate remarks. But all it took was for a colleague to intervene. L’ULiège s’engage Vos blagues homophobes sont si bien trouvées si originales si drôles que je peux désormais les raconter au tribunal. L’ULiège s’engage Et si au lieu de commenter mes jambes ma robe mon décolleté ma démarche vous commentiez ma recherche ? L’ULiège s’engage L’ULiège s’engage Florence Caeymaex Conseillère de la Rectrice à l’Éthique et aux Politiques d’égalité 15 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

2.5 Numérique responsable ULiège Le Professeur Felix Scholtes, Conseiller de la Rectrice à la Sobriété Numérique, nous rappelle que l’usage du numérique a des effets indésirables : « typiquement imperceptibles, ces effets non souhaités comprennent par exemple la [sur]consommation d’énergie et de ressources (avec production de gaz à effets de serre (cf. image ci-dessous); des effets systémiques contre-productifs comme l’effet rebond, c’est-à-dire l’augmentation de la consommation numérique et de son empreinte carbone qui suit les optimisations technologiques ; des impacts indirects, comme la potentialisation de développements non durables par des usages numériques indiscriminés ; les impacts du numérique sur la santé ; la fracture numérique ». L’ULiège, à la fois formatrice des acteurs et actrices de notre société et elle-même développeuse, pourvoyeuse et utilisatrice majeure de la technologie numérique, s’est donc engagée dans l’évaluation et l’optimisation de ses usages numériques. Depuis 2022, elle a établi une gouvernance institutionnelle du numérique responsable et, au-delà de cette ambition d’exemplarité, élargit la réflexion vers ses missions de formation et de recherche. La gouvernance numérique et l’engagement de l’Université se sont ainsi matérialisés par : • la création du poste de Conseiller à la Sobriété Numérique dans l’équipe rectorale ; • la signature de la Charte du Numérique Responsable en 2022 et l’adhésion à l’ISIT belge (Institute for Sustainable Information Technology), fournissant notamment des outils d’évaluation et d’adaptation des fonctionnements numériques institutionnels ; • la création du groupe de pilotage du numérique responsable en 2022 et sa formation par ISIT ; • la présence, dans le plan stratégique de l’enseignement numérique, des principes d’implémentation raisonnée, raisonnable, « sobre et inclusive » du numérique ; • l’introduction explicite des ambitions numériques responsables dans le plan stratégique institutionnel ; • la planification d’un nouvel audit permettant de soumettre notre fonctionnement numérique à la critique pour optimiser la gouvernance et l’infrastructure IT. Dans nos sociétés post-industrielles, les progrès numériques sont source d’espoir pour beaucoup. Or, la « révolution » numérique — phénomène complexe, fulgurant et pervasif — comporte aussi des effets non souhaités. Face à ces enjeux, l’ULiège s’engage à transformer ses pratiques et à élargir la réflexion à ses missions de formation et de recherche. Laurent Debra Adjoint à la Direction du SEGI Felix Scholtes Conseiller de la Rectrice à la Sobriété Numérique 16 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

Cette gouvernance peut s’appuyer sur une expertise locale importante, assurant déjà depuis longtemps l’efficacité énergétique et une internalisation de la gestion informatique au sein du SEGI (Service Général d’Informatique). Ainsi, indique Laurent Debra, Adjoint à la Direction du SEGI, « plusieurs actions ont déjà été mises en œuvre : • la rationalisation des équipements (par exemple : la mutualisation des infrastructures techniques informatiques de l’Université et de l’hôpital (CHU), la centralisation des data centers et des équipements réseau) ; • l’augmentation de la durée d’utilisation des terminaux via l’extension de la garantie du support et l’adaptation des marchés publics pour encore plus de réparabilité ; • des dons ciblés des ordinateurs en état de fonctionnement à des écoles en Afrique en s’assurant qu’ils ne se retrouvent pas en décharge sauvage ; • des systèmes de refroidissement des data centers qui sont économes en énergie (grâce à l’utilisation de free cooling) ; • des systèmes de compression et de déduplication des données ; • des systèmes de virtualisation permettant l’optimisation des ressources matérielles. » ↑ Source des chiffres de l’infographie : https://infos.ademe.fr/magazine-avril-2022/faits-et-chiffres/numerique-quel-impact-environnemental Ce chi re représente, par personne : → Le même impact environnemental qu’un trajet de 2 259 km parcourus en voiture. → L’équivalent de la consommation électrique d’un radiateur de 1000W alimenté sans interruption pendant 30 jours. Quelle est la répartition des émissions de gaz à e et de serre liées au numérique ? % La fabrication de matériel numérique : téléviseurs, ordinateurs, smartphones, tablettes… de l’impact environnemental % de la consommation électrique annuelle est issue des usages numériques % Les réseaux de l’impact environnemental % Les centres de données (Data center) de l’impact environnemental NUMÉRIQUE ET PRODUCTION DE CO2 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Gt CO2 2013 2020 2030 2040 2050 2060 2070 2080 2090 2100 Émissions de C02 mondiales annuelles (trajectoires +1,5°C) COP21 Émissions de C02 du Numérique +6%/an ÉMISSIONS DE C DU NUMÉRIQUE VS TRAJECTOIRES + , °C Dès maintenant, la poursuite de l’implémentation du numérique responsable à l’ULiège devra se baser à la fois sur une responsabilité et exemplarité institutionnelle et sur l’autonomie individuelle responsable. Ainsi, précise Felix Scholtes : « Au-delà des mesures institutionnelles qui seront intensifiées, notre politique proposera non seulement formation, soutien et conseil aux utilisateurs, mais aussi l’accueil et la coordination d’initiatives de terrain. Par ailleurs, nous visons une formation universitaire des citoyens actuels et futurs qui puisse permettre leur autonomie critique et indépendante dans ce domaine et souhaitons encourager les recherches dans ce domaine et des domaines connexes pertinents ». ← Évolution de la production de gaz à effets de serre par le numérique, d’une part, par rapport à une “trajectoire 1,5°” (GIEC), d’autre part, qui risquent de se croiser vers 2030. Based on Fighiera 2021 17 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

2.6 Une administration au service d’une université durable Les actions positives pour l’environnement et la société sont nombreuses, mais il est parfois difficile d’en faire l’inventaire, tant l’organisation d’une université est complexe. C’est pourquoi Anne Girin, l’Administrateure de l’ULiège, a créé début 2023 un groupe de travail réunissant l’ensemble des directeurs d’administration, afin de mieux mettre l’administration au service de la transition, répertorier les actions existantes et ce qu’il reste à faire en la matière. « Nous avons été proactifs dans ce domaine, et aujourd’hui cet inventaire est pratiquement terminé, se félicite Anne Girin. Nous constatons que de nombreuses actions sont d’ores et déjà menées, et cet état des lieux nous permet d’accentuer les efforts dans la bonne direction. » DANS L’ASSIETTE Lorsqu’on parle de développement durable, l’alimentation est évidemment un point central, tant elle touche à de nombreux domaines. Les restaurants universitaires de Liège ont pour vocation d’offrir des plats sains à moindre prix. « Nous avons dégagé un budget supplémentaire pour subsidier spécifiquement les aliments comme les fruits, les salades ou encore les potages », précise Anne Girin, « Objectif 2024-2025 : décrocher une labellisation officielle “cantine durable” ». Les ingrédients proviennent autant que possible de sources locales, et tous les repas sont présentés dans des fiches « youmeal » reprenant des critères santé et écologie. Et pour éviter tout gaspillage, l’ULiège a créé des ventes Flash, où tout est bradé à 50 % lors de la dernière demi-heure d’ouverture. En outre, un reporting des déchets a été mis en place dans les différents restaurants, ainsi que des tables de tri, et la vaisselle à usage unique a été supprimée chaque fois que c’était possible. « Nous avons également démultiplié les fontaines à eau sur le campus, et cet effort doit être poursuivi», indique Anne Girin. La lutte contre la précarité est d’ailleurs une priorité de l’institution, qui a abaissé les critères d’octroi pour une aide financière, avec désormais 50 % d’étudiantes et étudiants bénéficiaires en plus. Par ailleurs, l’ULiège est avec la Ceinture AlimenTerre de Liège (CATL) partenaire du festival « Nourrir les Campus » qui a eu lieu cette année du 17 au 21 avril 2023. Cet événement, lié au festival « Nourrir Liège », visait à impliquer les campus dans la mise en question de nos schémas de production et consommation alimentaire. Anne Girin Administrateure de l’ULiège Depuis plusieurs années, le Développement Durable est une réalité au sein de l’Université de Liège. Elle s’est concrétisée en 2019 par la création d’une cellule dédiée au développement durable. Et en 2023, la mise en place d’un groupe de travail au sein même de l’administration a pour ambition d’accompagner ce qui apparait d’ores et déjà comme un changement profond et systémique. 18 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

IMMOBILIER ET DÉPLACEMENT Dans une université, l’immobilier occupe une part importante de la gestion, que ce soit au niveau de la consommation d’énergie, de la construction ou encore de la rénovation énergétique. L’ULiège accentue donc sensiblement ses efforts en la matière, en augmentant régulièrement sa capacité de production d’électricité photovoltaïque. « Nous avons également dégagé un budget important notamment pour remplacer les ampoules classiques par des LED, et installer des vannes thermostatiques intelligentes sur les radiateurs », expose Anne Girin. L’Université s’est par ailleurs dotée d’objectifs ambitieux en termes d’infrastructures. « Le développement durable est aujourd’hui un critère de choix important dans l’attribution de marchés publics, tant au niveau de la construction que de la rénovation, avec dans ce dernier cas un objectif clair d’aboutir à une économie de 30% en matière d’énergie pour chaque bâtiment rénové », précise Anne Girin. Ainsi, le bureau d’architecte chargé du développement du nouveau campus Fonck de la Faculté d’Architecture a été choisi notamment pour ses compétences en la matière : « Nous avons même complètement supprimé les parkings afin d’inciter fortement le personnel à venir à vélo ou en transport en commun ! » Car la mobilité est également un point majeur de la transition énergétique. Après avoir très fortement réduit les déplacements internationaux en avion ces dernières années, l’ULiège axe désormais ses actions locales en favorisant le travail à domicile et la mobilité douce. « Nous avons développé une politique très importante en faveur des cyclistes, avec un atelier vélo très démocratique à disposition de la communauté », détaille Anne Girin. « À terme, nous souhaitons d’ailleurs faire du SartTilman un campus sans aucune énergie fossile grâce à la mobilité douce et de nouvelles navettes électriques autonomes. » DES MACHINES ET DES HUMAINS Cette électrification des transports ne doit bien sûr pas faire perdre de vue que la meilleure énergie est encore celle qui n’est pas consommée. En plus d’une grande campagne de communication #SaveEnergy sur la sobriété énergétique, l’ULiège a pris un certain nombre de mesures concrètes. Les serveurs informatiques ont été réorganisés pour plus d’efficience, notamment en partage avec le CHU, et la durée de vie des équipements a été augmentée. « Un repair café institutionnel a été inauguré en octobre 2023, afin d’augmenter la durée de vie de l’ensemble des équipements électroniques et électroménager de la communauté universitaire », ajoute Anne Girin. Reste que bien utilisé, le numérique permet de considérablement diminuer notre empreinte matérielle, et l’Université évolue dans toutes ses composantes vers un abandon du papier, avec l’informatisation des factures et des contrats désormais signés électroniquement. Enfin, le développement durable concerne également une part moins visible, mais tout aussi importante : la santé au travail et le vivre ensemble. Outre la campagne #Respect qui s’est affichée partout où cela était possible, l’ULiège s’est dotée d’un comité dédié aux risques psychosociaux, ce qui comprend les problèmes de harcèlements moral et sexuel « afin qu’ils soient traités avec toute la gravité qu’ils requièrent. » Et dans le but de prendre ces problématiques à la source, un programme de formation du personnel a été mis en place, afin de donner les clés de bon management aux responsables d’équipes. « Cette formation est même devenue obligatoire au sein de l’administration centrale », souligne Anne Girin. 19 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

L’année universitaire 2022-2023 du Green Office a démarré sous les meilleurs auspices. Suite à un concours organisé par l’ONU l’année précédente, ce véritable moteur du développement durable de l’ULiège avait remporté le prix coup de cœur de l’Agence Universitaire de la Francophonie. Un prix qui lui a permis de venir présenter le programme d’engagement Uni for Change de l’Université à la COP27, en novembre 2022, à Charm el-Cheikh. « Il y avait là-bas une véritable énergie, extrêmement grisante », se souvient Cécile Van de Weerdt, Coordinatrice du Green Office. « Cela nous a permis d’établir de nombreux contacts et le climatologue et ancien vice-président du GIEC JeanPascal van Ypersele s’y est même engagé à devenir parrain d’honneur du programme UNI for Change. Cela montre bien l’importance de notre action et la qualité du programme ». Importance confirmée avec l’obtention pour le Green Office du prix d’excellence de l’International Sustainable Campus Network en 2022, dans la catégorie « Changement de Culture pour la durabilité ». La Coordinatrice du Green Office, Cécile Van de Weerdt, a en outre reçu la même année le titre de « Sustainability pioneer » de la part de la Fédération des Entreprises de Belgique et de Time4Society et en 2023, la distinction Citoyenne d’Honneur de la Ville de Liège pour son engagement dans le développement durable. UNE SÉRIE DE TEMPS FORTS Tout au long de l’année, le Green Office a développé différentes activités afin de rythmer la vie des campus. Dès la rentrée, l’équipe du Green Office a organisé la projection du film «Animal» et assisté au débat organisé avec Cyril Dion et les étudiants ULiège sur le Campus d’Arlon. Dans le cadre du cours de Biodiversité de l’Anthropocène, le Green Office a invité les étudiants en bachelier en sciences biologiques à concevoir des projets en lien avec les thématiques du film. « Nous continuons à accompagner deux de ces projets aujourd’hui », précise Cécile Van de Weerdt. Preuve d’ailleurs que la dynamique déployée a de plus en plus de succès auprès des ces derniers, le nombre d’étudiants stagiaires et bénévoles ne cesse d’augmenter. LA SEMAINE DURABLE Fin mars 2023, la Semaine du Développement Durable du Green Office a été un véritable point d’orgue qui a permis de mener de nombreuses actions. « Plusieurs manifestations nationales et internationales se déroulent à la même période et nous souhaitions en faire un véritable événement sur le campus », explique Laura Germain, Community manager au Green Office. « Le tout au travers d’actions ludiques, avec des thématiques qui ont du sens pour tous et ainsi toucher des membres audelà du cercle des convaincus. » À l’initiative du Green Office, cette semaine durable a donc débuté par une activité de calcul de l’empreinte environnementale, proposée sur différents campus en Fédération Wallonie-Bruxelles le 24 mars 2023, jour du dépassement de l’empreinte environnementale belge. « Les participants ont ainsi pu calculer leur empreinte et choisir des actions afin de la diminuer et ont reçu nombre de challenges à réaliser pour améliorer leur résultat », explique Laura Germain. 2.7 Les actions du Green Office Créé en 2020, le Green Office est devenu aujourd’hui un acteur incontournable du développement durable au sein de l’ULiège. Retour sur une année riche en projets et en énergie positive. 20 | RAPPORT ANNUEL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ULIÈGE | 2022 – 2023

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